jeudi 19 décembre 2013

Comment arrêter de se faire arnaquer par de fausses photos sur Internet



Mandela est mort et il a neigé en Egypte. Deux raisons d'être ému, troublé… et de se faire avoir en retransmettant trop vite de fausses photos. Mais les réseaux sociaux, ça fonctionne sur le principe du partage, ça marche au coup de cœur, qu'est-ce qu'on peut y faire ?

Sans brider sa générosité ni son enthousiasme, on peut faire une petite place à son esprit critique et se poser quelques questions simples :

- est-ce que cette photo est crédible ? (parfois vous l'avez vue pour la première fois accompagnée des mots "Incredible photo", c'est peut-être un indice) 

- a été prise cette photo ?

- quand ?

et enfin, cette interrogation complètement incongrue : au fait, qui a pris cette photo ?
Parce qu'après tout, si l'image vous plaît, c'est peut-être une bonne idée de citer l'auteur.

Vous pouvez reprendre les derniers exemples de circulation de fausses photos, vous verrez que ces quelques questions suffisent à stopper les trop généreux élans de partage.

Un bon réflexe consiste à chercher si l'image n'a pas déjà été publiée ailleurs. Vous pouvez le faire en tapant des mots-clés dans un moteur de recherche d'images ou à l'aide d'un moteur de recherche d'images inversé : vous lui donnez une photo, il essaie de vous la retrouver. Tineye fait ça depuis longtemps. Google Images* s'y est mis plus tard mais a l'avantage de posséder une plus impressionnante collection de photos.

Méfiez-vous aussi de ces comptes Twitter qui se spécialisent dans la diffusion de paysages incroyables, comme l'a noté BuzzFeed.

Et puis référez-vous à cette base de données : Hoax of fame (ceci est une autopromo, oui). Elle s'appuie essentiellement sur l'excellent travail de démontage de canulars effectué par The Museum of hoaxesSnopesHoaxbuster et autres Hoax-Slayer.

Vous pouvez partager ce billet de blog sans crainte en revanche.


* Vous voyez le petit appareil photo dans la barre de recherche ? C'est là. 

vendredi 6 décembre 2013

Y a-t-il une erreur de date sur la couverture du New Yorker en hommage à Mandela ?


C'est une très belle couverture. Elle tranche avec les autres unes de presse rendant hommage à Mandela. Le New Yorker a choisi de le représenter jeune, combattant, le poing levé, tandis que la vaste majorité des médias le montrent tout sourire et cheveux blancs.

Mais le New Yorker a-t-il commis une erreur ?

La date qu'affiche le numéro - 16 décembre 2013 - peut interpeller. Sur les réseaux sociaux, certains ont remarqué cette apparente coquille.

En fait, non, pas d'erreur.

Le New Yorker est un hebdomadaire qui affiche sur sa couverture non pas la date de sortie du numéro mais, disons, la date de validité. Plus clairement, le 2 décembre, le New Yorker a sorti son numéro daté "9 décembre". Et c'est le 9 décembre que sortira le prochain numéro, daté "16 décembre". Le numéro n'est pas prêt, mais la couv' a été révélée en avance, pour rendre hommage à Mandela. C'est celle que vous voyez ci-dessus.